équilibre.
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perplexe devant
cette série d’écrits
de bribes sur ce qui use
cette absence de résilience
d’élasticité des humeurs
des émotions
comme si toutes les phrases qui me venaient
servent à expliquer pourquoi
j’n’arrive pas assortir de l’ornière
.
cette sensation d’âpreté
comme lors des premiers jours après l’accouchement
quand tout et rien pouvait faire pleurer
et lorsque le moindre effleurement
bouleversait
.
d’être émue par le bonheur apparent
sur le visage d’un passant,
d’avoir la larme à l’œil
en devinant le moindre reproche
.
reconnaître un besoin criant pour un vrai repos
des heures non-pressées
pour se rebâtir l’élasticité
la souplesse de l’être
avoir moins l’impression d’être toujours
trop près de chavirer
.
d’arriver à apprécier ce flot, ce courant
en ayant une parois suffisamment robuste
pour y tenir tête.
maintenir l’équilibre.
.
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en rentrant du boulot
à coup de lames de patin
poser le regard sur un homme d’âge mûr
assis sur un banc, les patins aux pieds
qui se reposait, les yeux fermés
savourant ces rayons de soleil
cette chaleur de mi-journée
.
cet homme, cette image
qui me rappelle
de prendre le temps d’imaginer les histoires des autres
pour mieux apprécier la mienne.
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